Au forum stratégique sur les industries créatives de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Dominique Lebel, vice-président sénior solutions d’affaires, a introduit le Game Design Thinking : « Nous avons créé une équipe dédiée à ce que nous appelons le Game Design Thinking, une approche unique qui nous permet de transposer nos apprentissages dans d’autres secteurs. Nous avons aujourd’hui des projets dans la Banque et l’Assurance, dans l’aéronautique, dans la santé. D’autres secteurs bénéficient déjà de l’expertise des développeurs de jeu. » Autrement dit, c’est l’art de découvrir de nouvelles opportunités d’affaires dans des secteurs d’activités autres que celui dont nous dédions nos compétences clés.

 

Qu’est-ce que le game design thinking?

Lors d’une conférence-invité chez RougeonBlue, Vincent Lamanna VP solutions d’affaires chez Behaviour a expliqué davantage les fondements du game design thinking.

Tout d’abord, il faut savoir que l’entreprise a pivoté lors de l’arrivée du mobile. En effet, avant 2010, les jeux étaient distribués traditionnellement en commerces de détail et disponibles sur cd. Après 2010, avec l’arrivée des téléphones intelligents, la consommation des jeux a changé. Behaviour a ainsi débuté la distribution de jeux gratuitement sur mobile et réalisait des revenus avec les publicités. Le nouveau défi était de développer l’engagement des joueurs.

L’entreprise a transformé ses façons de faire, car elle devait viser le mass market et non plus des personas. Behaviour devait chercher différentes mécaniques de jeux et d’engagement pour pivoter et adapter l’offre selon les changements du marché. L’entreprise s’est dotée de nouvelle capacités numériques et a réussi sa transformation.

L’engagement est à 70% la principale raison d’un échec d’une transformation numérique selon Gartner.

La nouvelle approche de Behaviour est totalement axée sur l’engagement. Elle sert ainsi d’effet de levier pour un grand nombre d’applications en entreprise, notamment pour augmenter l’engagement des employés, mais aussi pour former, récompenser, fidéliser et surprendre. Behaviour ont créé de nouvelles solutions d’affaire pour différents secteurs d’entreprises en proposant leur concept de game design thinking.

8 leviers pour créer de l’engagement

«Le game design thinking n’utilise pas les personas, mais on vient positionner des gens à travers les axes des 8 leviers de d’engagement» explique M. Lamanna. Les leviers peuvent être internes ou externes et viennent influencer le comportement des utilisateurs sur une plateforme digitale. Les 8 leviers du game design thinking sont : signification, pouvoir, influence sociale, imprévisibilité, évitement, rareté, possession et réussite. Chaque utilisateur est ainsi considéré à un ensemble de levier afin d’accroître son engagement.

Comment peut-on découvrir de nouvelles opportunités d’affaires en s’inspirant du Game Design Thinking?

«In a broader sense, systems thinking is a collection of theories and models that consider the relationships between “agents and structures operating within a bounded context” (Norman, 2013). It involves recognizing patterns among variables that make up a system and learning how to reorganize these into more effective forms.» (Akcaoglu, 2018) Le game design thinking permet de renouveler les façons de développer un projet ou un produit et ainsi de revoir les façons de faire à la manière de créer un jeu.

Il s’agit d’un travail collaboratif et créatif avec 3 ingrédients permettant d’évaluer l’application des mécaniques de jeux selon un nouveau contexte d’application.

1. onboarding : il s’agit de l’exploration du concept de game design thinking et de déterminer les besoins.
2. Ateliers de découvertes : les ateliers permettent de découvrir la portée du projet et d’établir les facteurs clés de succès.
3. Être centré sur l’utilisateur : cela guide les orientations, les choix technologies, les stratégies de développement ainsi que les opérations en temps réel, etc.

On veut en savoir plus sur le concept, mais une chose certaine, on est bien fan de ce transfert de connaissances à d’autres industries. Il faut créer des liens avec d’autres secteurs d’activités et surtout revisiter notre rôle à titre de créatif et/ou d’entrepreneur.

De là toute l’importance des maillages industriels et des communautés de pratiques, où les gens de même métier ou aux talents communs, doivent se retrouver pour partager les nouvelles connaissances acquises et ainsi faire évoluer les compétences clés de tous et chacun. Les Affaires écrivaient déjà en 2016 «Le maillage entre PME, la solution pour devenir plus fort».

«Le nouveau modèle opérationnel des grands donneurs d’ordres appelle aussi au maillage entre les entreprises, voire à la consolidation. […] C’est généralement quand la PME commence à avoir de graves difficultés que la consolidation est envisagée, rarement avant.» (Les Affaires)

Cela doit changer. Parce qu’une idée ne vient jamais toute seule, le co-développement est LA clé.

De la lecture à l’action

1. Qu’en pensez-vous ?

Croyez-vous possible d’encourager le co-développement entre industries malgré les risques liés à la propriété intellectuelle? Commentez au bas de l’article.

2. Quoi retirer de cet article ?

• Questionnez-vous sur vos pratiques de gestion des connaissances et des compétences au sein de votre entreprise.
• Identifiez les limites de vos core competencies et explorer de nouvelles opportunités d’affaires en les transposant dans d’autres secteurs d’activités
• Découvrez comment intégrer le concept de game design thinking pour développer un nouveau projet
• Recherchez une communauté de pratique de votre métier pour échanger avec des gens qui ont des talents communs

Vous aimerez aussi :

Stratégies créatives| Gérez le talent de votre équipe comme le ferait un agent d’artistes du Cirque du Soleil : un talent pool de compétences

Stratégies créatives | L’entreprise créative à l’ère du 4.0 : être un rassembleur de talents

Références

Liens : Revue gestion, RougeonBlue, Behaviour, Gartner, Les Affaires

Blogues :

Inspirations et études de cas : Behaviour